FOCUS – Paris sous réanimation mais toujours vivant

Et si le Covid-19 avait sauvé le Stade Français ? Plus gros budget du Top 14 (40 millions d’euros) le club de la capitale était en alerte rouge depuis le début de saison. Les Stadistes ont passé quinze journées sur dix-sept dans la zone de relégation, et sont aujourd’hui bons derniers du championnat. Entre démissions et déclarations fracassantes, la saison a été rude pour les rose et bleu. Mais après l’annonce du maintien des quatorze clubs pour la saison prochaine, Paris peut respirer.

A l’aube de la saison 2019-2020, le recrutement n’a pas été à la hauteur d’un porte-feuille aussi rempli que celui du Stade Français. Pas de stars sur les bords de la Seine malgré la volonté du président Hans-Peter Wild d’être « le club de rugby le plus passionnant au monde » et « à long terme un des meilleurs clubs mondiaux, comme en football le Real Madrid, le Bayern Munich ou le Manchester United ». Pour l’heure, Paris s’est plus rapproché du Toulouse Football Club que des madrilènes. Dans un championnat toujours plus relevé, les effectifs doivent être toujours plus structurés, améliorés, exploités à leur plein potentiel. Le lien de ces trois composantes est évidemment la constance. Rares sont les clubs qui parviennent à s’élever d’une année à l’autre, en surfant sur des vagues de recrutement de joueurs de seconde zone. Bingo. Quatorze arrivées pour douze départs, qui eux, ont laissé un vide au stade Jean-Bouin. Sergio Parisse, Djibril Camara, Morne Steyn, Alexandre Flanquart pour ne citer qu’eux ont quitté le navire rose. Symboles du club, ils avaient conduit les Parisiens au bouclier de Brennus en 2015, et n’ont été remplacé que par des joueurs inexpérimentés.

Après huit défaites en dix matchs en ouverture du championnat, le manager sud-africain Heyneke Mayer démissionne après des gifles reçues à Lyon (43-9), Bordeaux (52-3), Castres (46-16) et une défaite face au rival Racingman (9-25). Nous ne sommes qu’en novembre et les joueurs ont plusieurs fois tirer la sonnette d’alarme, mécontents de leur coach. Meyer sort, Julien Arias et Laurent Sampéré arrivent pour former le duo de coach des rose et bleu. Premier pas vers un changement de cap « made in Paris ». Thomas Lombard devient directeur général et Fabrice Landreau revient lui aussi au club en tant que directeur sportif délégué. Des coachs au DG, tous ont fait les belles heures du Stade Français dans les années 2000. Repères du club légendaire, les quatre fantastiques avancent avec la même ambition : faire revenir la folie parisienne sur les terrains de rugby.

Le duo Arias-Sampéré sera-t-il conservé la saison prochaine ? ©Panoramic, Media365

Dans le marasme de la capitale, ces arrivées sont l’énorme point positif. Mais l’équipe reste la même. Changement d’organigramme ou pas, les Stadistes ont les pieds enfoncés dans la zone de relégation. Rayon de soleil à Lutèce, les Parisiens finissent la saison avec trois victoires et un match nul sur les sept derniers matchs. Dans une meilleure dynamique que ses concurrents du maintien. Le Stade Français ne possédait que trois points de retard sur le 12e, Pau à l’issue de la dernière journée de championnat. Toujours malades, les Parisiens commençaient à guérir, mais étaient constamment sous la menace d’une rechute.

Paris restait une équipe très fragile et nul doute que dans les bureaux rose et bleu, le soulagement était à la hauteur de la tension de cette saison. Avec neuf journées à disputer, quel aurait été le sort du club aux éclairs ? Quel destin si le Stade Français avait plongé en deuxième division ? Avec quatre mois de répit et en s’appuyant sur les anciens, le président Wild construit les fondations de ce qui devra être le Grand Paris, dans les années à venir.

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